Ou comment les métros se sont développés dans les grandes villes européennes au XIXe siècle
Dans la première moitié du XIXe siècle, les villes européennes se sont développées de façon fulgurante, entraînant une augmentation de la démographie et de nombreux problèmes urbains, tels que les embouteillages. Le développement des transports en commun souterrains a permis d'atténuer certaines des pressions liées à la croissance rapide de la population.
L'agglomération de Londres
Londres a été la première ville à construire un métro sous ses rues animées.
En 1850, la ville comptait déjà sept gares et on estimait qu'environ 200 000 personnes entraient chaque jour dans la Cité de Londres (la City). Le concept d'un chemin de fer souterrain reliant la ville aux gares ferroviaires principales a déjà été proposé dans les années 1830, et une nouvelle proposition dans ce sens a finalement été acceptée en 1852.
Le Metropolitan Railway a commencé à fonctionner à Londres en janvier 1863 en tant que service de transport de marchandises et de passagers. Ses wagons en bois étaient éclairés au gaz et tractés par des locomotives à vapeur. À partir de 1905, les voies sont progressivement électrifiées.
Des villes emboîtent le pas
D'autres villes européennes ont connu les mêmes inconvénients de croissance que Londres à la fin du XIXe siècle.
Budapest a inauguré son réseau de métro électrifié en 1896. Glasgow a terminé ses premières lignes la même année, suivie par Chicago l'année suivante. Le métro de Paris a, quant à lui, ouvert en 1900 après d'énormes travaux.
De nombreux autres ont suivi, notamment à Berlin et à Madrid, et aujourd'hui, il existe 212 réseaux de métro ou de transport en commun rapide dans le monde.
Comment construire un métro souterrain ?
La construction de réseaux de métros soulève souvent des inquiétudes quant à la fragilisation des fondations des bâtiments et au risque d'affaissement causé par le creusement et les vibrations. Ces inquiétudes n'étaient pas infondées, car de nombreuses premières lignes ont été construites en utilisant une technique connue sous le nom de « tranchée couverte ». Il s'agit de tunnels relativement peu profonds pour lesquels une tranchée est creusée et recouverte d'un toit avec un système de support non recouvert.
L'avantage de cette méthode réside dans le fait que la fumée des machines à vapeur pouvait facilement s'échapper vers la surface immédiate. L'inconvénient de ce mode de construction sont les énormes fosses d'excavation au niveau de la surface, pour lesquelles tout ce qui se trouve au-dessus doit être démoli, même si, à cette époque, elles suivaient généralement le plan de la rue.
L'introduction des marteaux-piqueurs et des tunneliers à partir du XIXe siècle a permis de creuser des tunnels plus profonds, parfois jusqu'à la roche mère.
C'est ainsi que certains tunnels et stations de métro ont été construits à une profondeur étonnante. Il va sans dire que la construction de lignes de métro a été, et est toujours, un travail pénible pour les ouvriers.
Plus tard au cours du XIXe siècle, lorsque les locomotives électrifiées sont devenues opérationnelles et que les réseaux se sont étendus, les tunnels du métro ont pu être construits plus profondément sous terre. Les lignes souterraines pouvaient également se poursuivre en surface, en se connectant aux lignes ferroviaires en surface.
Les voitures de métro sont aussi devenues plus confortables au fil du temps, bien que la surpopulation soit restée un problème.
Les métros : sont-ils là pour durer ?
Rien n'indique que les métros deviendront obsolètes de sitôt.
Aujourd'hui, le métro de Londres transporte plus de 1,3 milliard de passagers par an et 4,8 millions par jour, alors qu'il n'est que le onzième réseau de métro le plus fréquenté au monde.
Bien que la construction de lignes de métro soit coûteuse, longue et peu pratique, elles constituent une alternative efficace à la pollution de l'air, à la saturation des villes et au désordre civique causés par les véhicules motorisés circulant dans les villes.
Ce billet fait partie du projet Europeana Common Culture project, qui explore divers aspects de notre patrimoine culturel commun à travers l'Europe.
Traduction : Nolwenn Gouault